Dans ce récit-roman, l’auteur nous déroule la vie de sa mère, Lucile,  enfant mannequin vedette noyée au milieu d’une fratrie de neuf enfants. Puis les morts se succèdent, accidentelles puis suicidaires elles frappent inéluctablement toute la famille dans la tragédie. Lucile plonge alors dans une dépression qui atteindra son paroxysme avec des crises de paranoïa qui forceront la narratrice à l’interner. L’auteur nous raconte la vie de sa mère, trop belle et trop fragile, les implications terribles qu’elle a eu dans sa propre vie et comment elles ont essayé de se construire malgré tout. Un très beau livre porté par une écriture pleine d’affection et de réalisme, un regard d’une fille envers sa mère.

Avec son habituelle prose délicate et poétique, Eric Holder nous plonge dans l'univers intime de ses personnages, souvent des anti-héros à son image, très humain. Après trois décennies de vie commune, l'épouse du narrateur décide de le mettre à la porte, fatiguée par ses excès de boisson et par un hypothétique roman auquel plus personne ne croit. Ca aurait pu être le début de la fin mais il aurait fallu pour cela que la tentative de suicide par noyade réussisse. Mais l'Océan l'a rejetté et rendu enfin lucide. Il devient alors ouvrier agricole, met ses mains au service de la terre et des vignes pour petit à petit se reconstruire et à rebâtir ce qu'il a mis toute une vie à détruire, l'amour de sa compagne, l'estime de ses enfants, sa vision de la littérature et surtout le respect de lui-même.

Dans ce deuxième opuscule, on retrouve l'écrivain François Mauriac au seuil de la deuxième guerre mondiale. Ses fonctions au Figaro et sa conscience largement orientée vers le catholicisme le poussent à prendre parti très vite pour le mouvement gaulliste; très intrigué et passionné par le personnage du Général de Gaulle, «le premier d'entre nous» qu'il rencontrera plusieurs fois au cours de sa carrière et auquel il consacrera deux livres. Cette biographie relate les trente dernières années de cette vie mauriacienne faite de bagarres journalistiques et littéraires, d'un homme maintes fois couronné (Nobel, Académie, fonctions au Figaro et à la Table Ronde) mais qui doutera toujours, tiraillé entre ses ambitions litteraires/politiques, sa morale de catholique de la bourgoisie bordelaise et ses désirs refoulés. D'un style vif, toujours bienveillant mais sans complaisance, Jean-Luc Barré nous entraine dans cette France d'après-guerre et dans l'intimité de ce grand écrivain et journaliste que fut François Mauriac.

On retrouve dans ce cinquième tome la journaliste Erica Falck et son mari enquêteur Patrick Hedstrom, dans une enquête au cœur de leur intimité. Il s'agit de retrouver l'origine d'une médaille nazie retrouvée dans leur propre grenier, emmaillotée dans une brassière ensanglantée. Après avoir confié la médaille à un vieil historien spécialiste du nazisme, celui-ci est assassiné à son domicile. Bien qu'étant en congé parental, Patrick ne peut rester inactif et le couple d'enqueteur se retrouve mêlé à une ancienne histoire de famille qui remue bien des souvenirs au sein de la communauté de Fjallbacka. Une enquête musclée riche de rebondissements et d'émotions puisque l'enquête va s'orienter directement sur la jeunesse de la mère d'Erica.

Michael est un jeune dessinateur de bande dessinées qui revient auprès de son pere mourant à Durham, le berceau de la famille. Le jeune homme ne sait que très peu de choses sur la jeunesse de son père excepté qu'il était dans les années 60 un des ingénieurs chargés de la réhabilitation du quartier noir ; un quartier emblématique de la culture afro-américaine mais endeuillé par le meurtre jamais élucidé du héros local. Quels étaient les liens entre le père de Michael et les groupuscules activistes proche des Black Panthers? Peu à peu, au fil de ses découvertes sur l'histoire de la ville et grâces aux tardives révélations de son père, il apprend qui fut son père et découd dans un même temps le fil de son histoire personnelle. C'est un polar politique ambitieux qui tente de réécrire l'histoire (vraie) de Durham à travers le personnage de Michael. Très captivant et très agréable à lire.