L'étau du danger / Sous ta protection
EAN13
9782280817288
ISBN
978-2-280-81728-8
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Black rose (119)
Poids
304 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Fiches UNIMARC
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L'étau du danger / Sous ta protection

De

Harlequin

Black rose

Indisponible

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1

Les camions de pompiers et les voitures de police la dépassèrent dans un hurlement de sirènes, et un étrange pressentiment l'envahit.

Quelle que soit la nature de la catastrophe qui venait de se produire, cela avait forcément un rapport avec elle.

Lorsqu'elle descendit de voiture, une âcre fumée envahissait la rue, si épaisse et si sombre qu'elle masquait le clair de lune. Se frayant un passage parmi les badauds, elle vit avec effroi les flammes s'échapper du toit à demi calciné de la minuscule maison de plage.

Sa maison.

Sous le choc, elle s'arrêta près d'un camion de pompiers, au moment où deux personnes passaient à sa hauteur en commentant l'événement.

— Pauvre femme, entendit-elle. Elle n'a pas eu la moindre chance.

Interrompant la conversation des badauds, elle demanda d'une voix mal assurée.

— Que s'est-il passé ?

Dans l'obscurité, et au milieu de toute cette agitation, elle savait qu'on ne la reconnaîtrait pas. En Californie, toutes les blondes aux yeux bleus et à l'allure sportive se ressemblaient plus ou moins.

Elle avait joué sur cela, décourageant toute familiarité avec ceux de ses voisins qui s'étaient aventurés jusqu'à sa porte. Toutefois, elle avait observé son entourage avec soin et pouvait dire où chacun habitait, et quelles étaient ses habitudes. Ce couple, par exemple, vivait de l'autre côté de la rue, juste en face de chez elle.

La femme aux cheveux teints en roux renifla dans son mouchoir.

— J'ai entendu une épouvantable explosion. Toutes les vitres de notre maison ont volé en éclats.

— Fuite de gaz, ajouta son mari d'un ton pincé. Elle a allumé une cigarette juste avant de pousser la porte, et boum !

Elle tourna la tête vers la maison. Sa Taurus était dans l'allée, distordue par l'explosion. La personne qui la conduisait était morte à sa place, innocente victime du cauchemar qu'était devenue sa vie.

L'horreur et la culpabilité lui glacèrent le sang. Si elle ne s'était pas laissé convaincre par Sunny Devlin d'échanger leurs voitures, l'exubérante et autoritaire conseillère en immobilier serait toujours en vie.

L'estomac révulsé par la vue des flammes, par l'odeur oppressante de la fumée et par l'abomination qui venait d'avoir lieu, elle fit un pas en arrière.

Il avait de nouveau essayé de la tuer.

Malgré la chaleur à peine soutenable, elle frissonna.

Etait-il encore sur place, à savourer sa victoire ? Persuadé cette fois d'avoir réussi ? Croyant l'avoir réduite au silence pour toujours ?

Rentrant la tête dans les épaules, elle fit demi-tour vers la Corvette de Sunny, se glissa sur le siège de cuir et tourna la clé de contact.

Elle avait quelques jours devant elle avant qu'il ne découvre son erreur et se lance de nouveau à sa poursuite.

Elle s'engagea dans une rue animée, s'arrêta devant une banque et retira au guichet automatique tout l'argent qu'il y avait sur son compte.

Cent soixante dollars. A peine de quoi tenir deux semaines.

De retour à l'intérieur de la Corvette, elle surprit dans le rétroviseur l'intense panique qui se reflétait dans ses yeux. Un sanglot explosa dans sa gorge tandis qu'elle se demandait ce qu'elle allait faire.

Des larmes brûlantes se mirent à couler sur ses joues.

Que pouvait-elle faire d'autre que ce qu'elle avait toujours fait ? Fuir.

Elle essuya ses larmes d'un geste rageur. Pleurer ne servait à rien. Cela ne ramènerait pas Sunny. Ni les autres.

Elle respira profondément et essaya de se calmer.

A force, elle connaissait la musique. Même si un proche signalait la disparition de Sunny Devlin, la police attendrait vingt-quatre heures avant d'agir. Si elle avait eu la certitude que Sunny vivait seule, elle aurait pu se réfugier chez elle quelques heures. Dans le doute, la Corvette lui offrirait une solution de repli idéale. Et, en plus, elle était équipée d'un téléphone.

Et demain, après-demain au plus tard, elle devrait s'inventer une nouvelle vie. Tout recommencer à zéro.

Elle déglutit avec peine. Combien de temps pourrait-elle souffler avant qu'il ne la retrouve ?

Une profonde lassitude l'envahit. Elle en avait assez de fuir, de se cacher, de changer sans cesse d'identité, de chercher un nouvel emploi...

Mais le pire, c'était l'espoir. Quand elle avait l'impression qu'elle était enfin en sécurité, patatras, il réapparaissait et une personne innocente était tuée à sa place.

Elle poussa un long cri de rage, en tapant sur le volant. Après quoi, elle ne se sentit pas mieux.

Cette horreur devait prendre fin, décida-t-elle tandis qu'elle s'insérait dans la circulation. Ce qui signifiait qu'elle allait devoir retourner à Riverdell, et apporter des indices concluants à la police.

Mais les preuves existaient-elles encore ?

L'évocation de sa ville natale fit courir un frisson glacé le long de sa colonne vertébrale.

En retournant à Riverdell, elle signait son arrêt de mort.
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