La décomposition des nations européennes, De l'union euro-atlantique à l'Etat mondial
EAN13
9782755411089
Éditeur
"François-Xavier de Guibert"
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

La décomposition des nations européennes

De l'union euro-atlantique à l'Etat mondial

"François-Xavier de Guibert"

Indisponible

Autre version disponible

La deuxième moitié du XXe siècle aura été fondée sur un paradoxe. Des
générations d'hommes politiques ont parlé de la " construction européenne "
mais il semble s'agir d'un objectif qui, comme l'horizon, s'éloigne au fur et
à mesure que l'on avance. En fait, avec les années qui passent, on assiste à
la déconstruction, à la destruction des nations, sans que rien ne vienne les
remplacer. Et l'on peut même se demander, hypothèse encore plus terrible, mais
vraisemblable, si " faire l'Europe " ne consiste pas, en fait, à détruire les
nations. L'historien allemand Rudolf von Thadden l'avait dit sans prendre de
gants : " Pour faire l'Europe, il faut défaire un peu la France ". La
construction européenne fut fondée, dès l'origine, sur l'idée d'une
renonciation à l'exercice de la souveraineté, sous prétexte que certains pays
européens, l'Allemagne, en particulier, avait cédé, entre 1914 et 1945, au
vertige de la puissance. On avait libéré les nations mais pour, aussitôt, les
démanteler à nouveau. Confondant la puissance et la souveraineté, on
s'imaginait que l'équilibre des puissances passait désormais par l'abolition
des souverainetés. Comme le montre Pierre Hillard, jeune et brillant
connaisseur de l'Allemagne et des affaires européennes, on a, par cette
politique de gribouille, permis à des forces fascistes et impériales de
revenir sur le devant de la scène. Son nouvel ouvrage est l'occasion, pour
lui, d'élargir le champ de son enquête : derrière le morcellement territorial
des Etats, on ne retrouve pas seulement des organisations héritières du
national-socialisme et des mouvements ethno-racistes, largement décrits dans
son Enquête sur le plan allemand qui va bouleverser l'Europe : on recense, en
fait, de multiples courants qui, de la droite à la gauche, militent pour la
destruction des nations et, quelquefois consciemment, font le jeu de la
mondialisation économique et politique, qui est, en fait, le produit du
basculement des Etats-Unis d'Amérique dans l'impérialisme, comme l'avouent
ouvertement les idéologues du gouvernement Bush. Pierre Hillard montre comment
l'atlantisme, qui n'avait plus de raison d'être après la fin de la guerre
froide, est devenu l'instrument de ce " mondialisme " que prônait, dès son
élection à la présidence de la République, le père de l'Europe actuelle,
Valéry Giscard d'Estaing. Chercheur scrupuleux, Pierre Hillard reconstitue un
certain nombre de réseaux et identifie les fondations qui, en Europe et aux
Etats-Unis, s'emploient à saper les principes mêmes de la souveraineté des
Etats, au nom des droits des minorités et au service du capitalisme prédateur
qui caractérise notre époque, toutes ces tendances faisant le jeu de
l'hégémonie américaine. Une hégémonie que Zbigniew Brzezinski décrivait, en
1997, dans un cadre spenglerien : la vocation américaine est désormais de
contrôler l'Eurasie, pour réaliser l'empire occidental. C'est la logique
mortifère d'une Europe carolingienne à la fois impuissante diplomatiquement et
ravagée par les désordres économiques qu'engendre l'ordre américain pour
détruire la seule Europe possible, celle des souverainetés pleinement exercées
par des Etats nationaux, coexistant dans la paix et la prospérité. L'auteur de
ce livre s'affirme de plus en plus, en effet, comme un observateur très
précieux de la politique internationale. La clarté et la précision de ses
analyses sont le meilleur antidote aux tours de passe-passe idéologiques dont
se servent les manipulateurs de la démocratie. "".
S'identifier pour envoyer des commentaires.