• 21 janvier 2012

    Des nouvelles très variées

    Les nouvelles côtoient des univers très variés : si la première nouvelle « L’éventail » semble orienter le recueil vers des souvenirs d’enfance teintés de mélancolie, d’autres évoquent simplement la vie quotidienne, « Chronique d’un automne à Minhang » nous plonge dans une atmosphère pseudo-policière, « Au théâtre Le Paris » décrit le frôlement de l’adultère, une apparition surnaturelle dans « Le yaksha » mène un homme aux portes de la folie, folie également évoquée avec une crise de paranoïa à « L’auberge », « L’amour de Shi Xiu » quant à elle semble être une parodie d’un roman traditionnel chinois, « Crépuscule à la saison des pluies » parle juste du partage d’un parapluie, et le recueil se clôt superbement avec un essai sur la pluie « Le goût de la pluie ».

    « La pluie de la saison des prunes est un moment de majesté : le vert des feuilles s’est assombri, lespluie.jpg fleurs se sont retirées, coucous et loriots subsistants chantent à l’unisson l’élégie du printemps. Cinq à dix jours durant vous êtes entouré du frémissement paisible de la pluie. Au sortir d’une longue promenade, après avoir franchi les parterres de fleurs, regardez, écoutez : appréciez-vous cette saveur ? Vous n’aurez plus, je crois, la moindre aversion et vous ne pourrez réprimer en vous un sentiment de plénitude. » (p. 304)

    L’ensemble crée malgré tout une unité sertie par le talent de conteur de Shi Zhecun qui nous promène allègrement dans ces différents mondes avec aisance et intelligence.

    - Quelques nouvelles ont moins remporté mon adhésion que d’autres, ce qui est somme toute assez logique dans un recueil de nouvelles. J’ai souvent été déçue par la fin, qui ne sonnait pas assez comme un chute de nouvelle mais clôturait la nouvelle de façon plutôt ouverte.