Histoire politique de la Ve République - De 1958 à nos jours, De 1958 à nos jours
EAN13
9782200346935
ISBN
978-2-200-34693-5
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
Collection U (1)
Nombre de pages
344
Dimensions
24 x 16 cm
Poids
477 g
Langue
français
Code dewey
320
Fiches UNIMARC
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Histoire politique de la Ve République - De 1958 à nos jours

De 1958 à nos jours

De

Armand Colin

Collection U

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Introduction?>La Ve République est, après la IIIe République, le plus durable des régimes de la France contemporaine. Pourtant, nombreux sont les hommes politiques et les observateurs à avoir prédit ou souhaité sa disparition imminente. Cette république a survécu aux circonstances dramatiques qui l'ont fait naître et au général de Gaulle, qui l'a créée et surtout incarnée. Elle a résisté à la crise politique majeure de Mai 68 et aux difficultés économiques et sociales chroniques provoquées par le choc pétrolier de 1973 et la désindustrialisation française. Elle a fait preuve de son adaptabilité, surmontant les alternances et plusieurs expériences de cohabitation, contraires à l'esprit du régime mais pas à la lettre de la Constitution. Cette Constitution a été fréquemment révisée, surtout au tournant des XXe et XXIe siècles, au moment où certaines personnalités, à gauche surtout, plaidaient en vain pour l'élaboration d'une VIe République. L'histoire institutionnelle française depuis 1958 se caractérise par sa stabilité, alors même que les différents aspects de la vie de la vie nationale — économiques, sociaux, politiques, culturels — ont connu d'importantes mutations.
Depuis 1958, la France a bien changé. À la fin des années 1950, l'économie française se relevait à peine du double choc de la crise des années 1930 et de la saignée de la Seconde Guerre mondiale. L'agriculture occupait encore un cinquième de la population active, une partie de l'activité économique se situait en milieu rural, les commerçants et artisans constituaient un groupe social important, même s'ils avaient conscience de leur déclin, comme l'a prouvé l'épisode poujadiste. Le secteur secondaire reposait encore sur l'industrie lourde. L'urbanisation, forte depuis la Libération, restait toutefois gênée par la pénurie de logement. Au cours des cinq décennies qui ont suivi, les activités agricoles sont devenues résiduelles, les campagnes se sont transformées en zone résidentielle ou en espace touristique, l'industrie française s'est modernisée puis restructurée en abandonnant ses productions les plus anciennes et les moins rentables (textile, mines, sidérurgie...). L'essor urbain a pris différentes formes — grands ensembles, banlieues pavillonnaires, rénovation des cœurs de ville — avant de céder la place à une « rurbanisation » diffuse. À ces changements sociaux correspondent des mutations culturelles peut-être encore plus importantes. L'exode rural puis la désindustrialisation ont fait éclater les formes d'encadrement et les sociabilités traditionnelles (famille élargie, communauté villageoise, Églises, syndicats), tandis que les baby-boomers ont, par leur poids démographique, fortement contribué à implanter dans les mentalités collectives les valeurs individualistes qui étaient les leurs au cours des années 1960 et 1970. Cet individu, qui consacre davantage de temps à ses loisirs, est la cible d'une culture de masse qui s'est fortement développée en 1958 : à cette date, seulement 5 % des foyers français étaient équipés d'un poste de télévision ! Les médias de masse ont contribué à façonner l'opinion publique et à l'ouvrir sur le monde — ou du moins sur une certaine représentation du monde.La vie politique elle-même a connu d'importantes évolutions, dont certaines sont d'ailleurs liées aux grandes mutations socioculturelles de la France contemporaine. En effet, le politique n'est pas une entité isolée. Il est le fruit d'une conjoncture économique, sociale et culturelle, mais il souhaite aussi agir sur elle, par le biais notamment des politiques publiques. Les relations entre le politique et les autres domaines de la vie nationale sont à double sens. En cinquante ans, la pratique de la Constitution a évolué. Si le pouvoir présidentiel est resté prépondérant, à l'exception des phases de cohabitation, d'autres pouvoirs ont émergé, celui du Conseil constitutionnel, des collectivités territoriales, des institutions européennes. Des forces politiques nouvelles sont apparues ou réapparues — l'écologie, l'extrême droite électorale -, d'autres ont été marginalisées, notamment le communisme qui, en cinquante ans, passe de 20 à 5 % de l'électorat. Le rapport des citoyens à la politique évolue, en raison notamment du rôle croissant des médias dans la vie politique. La place du parti et du syndicat dans la démocratie décline, alors que les associations et les mobilisations collectives prennent une place nouvelle.
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