Apprendre est l'essence de la vie, Lettres aux enseignants, aux parents et aux élèves
EAN13
9782845922709
ISBN
978-2-84592-270-9
Éditeur
Presses du Châtelet
Date de publication
Collection
SPIRITUALITE
Nombre de pages
322
Dimensions
22,5 x 14 x 2,2 cm
Poids
382 g
Langue
français
Code dewey
370
Fiches UNIMARC
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Apprendre est l'essence de la vie

Lettres aux enseignants, aux parents et aux élèves

De

Préface de

Presses du Châtelet

Spiritualite

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DU MÊME AUTEUR AUX PRESSES DU CHÂTELET

VIVRE DANS UN MONDE EN CRISE,
avant-propos de David Skitt, 2008.

LA NATURE DE LA PENSÉE,
préface de Charles Juliet, 2005.

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eISBN 978-2-8459-2545-8

Copyright © Krishnamurti Foundation Trust Limited, 2006.
Copyright © Presses du Châtelet, 2009, pour la traduction française.

Préface

Ce livre est associé au second entretien que m'ait accordé Jiddu Krishnamurti en 1978. Le premier de ces deux entretiens posait la question de la nature de la pensée. Il a fait l'objet d'une publication1. J'y expliquais, en introduction, le contexte de ces rencontres et citais les amis qui permirent ces dialogues. Ce même jour de 1978, dans l'après-midi, nous avions un second dialogue qui portait sur la préoccupation éducative dans ce qu'il est convenu d'appeler l'enseignement de Krishnamurti.

Krishnamurti est connu pour sa vision pénétrante et sa liberté de ton. Il l'est certainement moins pour ses questionnements sur l'éducation. Il a mis en garde contre les religions, les sectes et les gourous de toutes obédiences. Il a lui-même dissous une organisation religieuse à la tête de laquelle on avait espéré le maintenir. Les seules structures qu'il ait jamais véritablement créées sont des écoles. Krishnamurti est un éducateur.

Partout dans le monde, les écoles semblent participer de la compétition économique dans laquelle sont engagés les différents pays. L'objectif des parents s'adapte à cette évolution des contraintes de l'économie. Nous en arrivons à penser qu'il faut tout d'abord que nos enfants maîtrisent les savoirs qui leur permettront de trouver leur place dans le monde de l'emploi, dans l'organisation sociale et dans la culture. Devant la croissance exponentielle de la production des savoirs, l'école répond généralement par une spécialisation précoce des formations. Dans bien des pays industrialisés, la pression scolaire sur les jeunes confine maintenant aux limites du supportable.

Dans le même temps, nous entendons les spécialistes nous mettre en garde contre les effets négatifs de notre civilisation industrielle : changement climatique, croissance exponentielle de la population, destruction alarmante des espèces vivantes, consommation effrénée des ressources naturelles...

Nous préparons nos enfants à être les ouvriers d'un mode de rapport au monde dont il faudra bien que nous changions rapidement. Nos enfants devront-ils avoir, à notre place, l'intelligence nécessaire au changement ? C'est cette intelligence dont nous devons permettre l'épanouissement. C'est cette question de l'éveil de l'intelligence que pose Krishnamurti.

Krishnamurti a toujours mis en garde contre les interprètes de son enseignement. Ses livres sont nombreux et chacun peut s'y référer. C'est donc, tout d'abord, à leur lecture que je vous invite, et plus particulièrement de celui-ci.

Si nous ne pouvons prétendre parler au nom de Krishnamurti, il nous a cependant appelés à prendre nos responsabilités. C'est ainsi que les enseignants des écoles qu'il a fondées sont amenés à parler en leur nom aux élèves qui leur sont confiés.

Je suis moi-même enseignant, père et grand-père. Je me sens également responsable de ce que je pressens comme devant devenir une phase dangereuse de l'histoire de l'humanité. C'est aussi à moi, tout particulièrement dans cette préface, de poser les questions et si possible d'ouvrir les perspectives.

Qu'il me soit donc permis de poursuivre cette préface en écrivant ce que je crois comprendre de l'interrogation qui devrait, aujourd'hui, traverser notre système scolaire. Nous n'avons que quelques décennies pour changer radicalement notre rapport au monde. Ce sont les enfants que nous éduquons maintenant qui assureront et vivront ce changement. L'école d'aujourd'hui est au centre de la problématique de ce changement.

Il va de soi que nous devons à ces enfants la transmission des savoirs que l'humanité a su créer à ce jour. L'école doit tout d'abord être celle de la qualité de cette transmission. Krishnamurti a toujours appelé ses écoles à l'excellence académique.

Au-delà d'une école de l'instruction des savoirs fondamentaux, existe-t-il un espace de développement de la liberté et de l'intelligence de nos enfants ?

J'ai toujours été surpris de constater que l'école se préoccupait d'acquisition des savoirs, mais guère de l'épanouissement de l'intelligence. Peut-être la mesure du QI nous tient-elle lieu de constat. Un enfant serait ou ne serait pas intelligent ! Il serait possible de le mesurer. D'ailleurs, les résultats scolaires ne sont-ils pas considérés comme une forme de cette mesure ? L'école ne pourrait donc que constater ce fait. L'épanouissement de l'intelligence ne serait pas réellement de son ressort.

Voyez la tentative de définition de l'intelligence proposée par Wikipédia : « dérivé du latin intellegere signifiant « comprendre », et dont le préfixe inter (entre), et le radical legere (choisir, cueillir) ou ligare (lier) suggèrent essentiellement l'aptitude à relier des éléments qui sans elle resteraient séparés. [...] L'intelligence est également admise comme étant ce qu'en fait elle permet : la faculté d'adaptation. »

Au-delà de la maîtrise des savoirs fondamentaux, n'est-ce pas cette intelligence que chaque parent souhaite voir s'épanouir chez ses enfants ? N'est-ce pas de cette faculté d'adaptation que notre société aura le plus besoin face aux défis qui se présentent ? Nous avons besoin de l'intelligence de chacun de ces jeunes. L'école n'est pas destinée à conditionner les jeunes afin qu'ils deviennent les rouages de notre société. L'école est au service de la liberté de ces jeunes afin qu'ils créent leur société.

Peut-être, à ce point de ma préface, attend-on de moi que je fasse des propositions ? Qu'il me soit tout d'abord permis de prendre quelques précautions. J'ai conscience du fait que l'intelligence ne saurait se définir aussi simplement. J'ai conscience du fait que l'éducation ne se réduit certes pas à l'école, que le rôle des parents est primordial et que l'ensemble des rapports sociaux est fondateur. Peut-être faudrait-il même que celui qui fait ces propositions fût d'abord intelligent lui-même avant de s'avancer sur ce terrain. Soit, j'en conviens, et je poursuis !

Si l'intelligence est l'aptitude à relier des éléments qui sans elle resteraient séparés, la première exigence vis-à-vis de l'école, telle qu'elle est aujourd'hui, me semble être celle du questionnement des savoirs eux-mêmes. Comment pourrait-on être libre des savoirs qui vous sont transmis sans se voir communiquer les moyens de les considérer eux-mêmes comme des objets critiquables, d'en étudier la nature et les interrelations ?

Une école du questionnement des savoirs

Je sais, bien sûr, qu'une partie des questions formulées ci-dessous, dont je souhaite qu'elles soient posées par l'école, sont déjà traitées dans certaines classes. Je crois toutefois nécessaire de les rappeler, car elles sont propres à en amener d'autres qui, elles, sans aucun doute, ne sont pas considérées : pourquoi certains savoirs nous sont-ils transmis ? Comment est-il possible que certains savoirs d'hier soient jugés faux aujourd'hui ? Quels sont les effets induits par l'application de ces savoirs sur notre environnement ?

Mais encore, puisque vous nous apprenez des savoirs, qu'est-ce donc qu'un savoir ? Une théorie ? Un raisonnement ? Une observation ?

Quelle est la distance entre une observation et le réel ? Quelle est la distance entre la théorie et l'observation ?

Si toutes ces questions ne surprendront pas les enseignants, au moins admettront-ils que le temps qui peut leur être consacré, quand c'est le cas, est insignifiant.

Dans ce questionnement des savoirs, je voudrais en arriver ...
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