Les nouvelles femmes de droite
EAN13
9782382570302
Éditeur
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Date de publication
Collection
Faits et idées
Langue
français
Langue d'origine
français
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Les nouvelles femmes de droite

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En 2012-2013, en opposition à la loi ouvrant le mariage aux personnes de même
sexe, dite "Loi Taubira", les Manifs pour tous ont fait déferler dans les rues
de France une droite dont peu soupçonnaient la détermination, le nombre et la
radicalité. Dans le sillage de cette mobilisation s'opèrent des rapprochements
et des complicités qui reconfigurent profondément le champ de la droite de la
droite, notamment autour de la question de l'égalité des sexes. Si même Marine
Le Pen ne peut plus aborder la condition des femmes comme le faisait son père,
cette question devenue centrale est le point de départ de multiples prises de
position aussi réactionnaires que déstabilisantes. Nombreuses sont celles qui
considèrent le féminisme, et non les inégalités hommes-femmes, comme
responsable des souffrances des femmes : c'est lui qui les oblige à mener des
vies d'hommes en travaillant, à se soumettre au pouvoir médical en recourant à
la contraception... Les Caryatides affirment leur antiféminisme, comme les
Antigones, opposées aux Femen. D'autres, comme le collectif Némésis, issu des
Identitaires, s'affirment féministes, mais attribuent la responsabilité des
violences faites aux femmes exclusivement aux hommes migrants. Loin de se
cantonner à des groupuscules inoffensifs, ces mouvements irriguent au
contraire largement les champs médiatique et politique actuel et y exercent
une influence réelle tout en brouillant les clivages politiques traditionnels,
notamment en s'appuyant sur une rhétorique écologiste, comme on peut le voir à
travers les figures d'Eugénie Bastié, de Marianne Durano et de la revue
Limite. Politiste et socio-historienne, Magali Della Sudda est chargée de
recherche au CNRS et travaille au centre Émile Durkheim (CNRD/Sciences Po
Bordeaux). Elle a été chercheuse invitée au CASBS de l'université de Stanford
en 2020-2021. Ses principaux travaux concernent la politisation et le genre
dans une perspective comparatiste et transnationale. Elle se consacre
actuellement aux mobilisations contemporaines, par exemple à travers le projet
Agence nationale de la recherche/Gilets jaunes, qu'elle coordonne sur quatre
ans. Les recompositions autour des questions de genre à partir de la Manif
pour tous ont fait l'objet de son habilitation à diriger des recherches.
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