Le Soldat oublié
EAN13
9782221129708
Éditeur
Robert Laffont
Date de publication
Collection
Vécu
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le Soldat oublié

Robert Laffont

Vécu

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Guy Sajer n'a pas dix-sept ans quand, en juillet 1942, il endosse l'uniforme
de la Wehrmacht. Il est français par son père, allemand par sa mère ; il
habite alors l'Alsace.
A cause de son jeune âge, il n'est pas affecté à une unité combattante, mais
dans le train des équipages. Dès novembre, l'hiver s'abat sur la plaine russe
; le froid, la neige, les partisans rendent la progression des convois
extrêmement difficile : jamais l'unité de Sajer n'atteindra Stalingrad qu'elle
devait ravitailler ; la VIe Armée aura capitulé avant. Mais Sajer sait déjà
que la guerre n'est pas une partie de plaisir, que survivre dans l'hiver russe
est déjà un combat. Et pourtant, ce premier hiver, il n'a pas vraiment fait la
guerre.
La vraie guerre, celle du combattant de première ligne, il la découvre lors-
qu'il est versé dans la division "Gross Deutschland", division d'élite, avec
laquelle, à partir de l'été 1943, il va se trouver engagé dans les plus
grandes batailles du front d'Ukraine, quand la Wehrmacht plie sous l'offensive
russe. De Koursk à Kharkov, de jour comme de nuit, dans la boue, la neige,
quand le thermomètre marque -40°, sous le martèlement terrifiant de
l'artillerie russe, face aux vagues d'assaut d'un adversaire désormais
puissamment armé et qui ne se soucie pas des pertes, les hommes de la "Gross
Deutschland", portés toujours aux endroits les plus exposés, toujours en
première ligne, combattant à un contre vingt, connaissent l'enfer. La bataille
de Bielgorod, le passage du Dniepr (la Bérésina à l'échelle de la Seconde
Guerre mondiale) constituent, vécus au niveau du simple soldat, deux des plus
hauts moments de ce récit d'Apocalypse. Plus tard, quand le front allemand
s'est désagrégé, quand l'immense armée reflue, aux-combats réguliers
s'ajoutera la lutte contre les partisans, plus sauvage et plus impitoyable.
Plus tard encore, c'est la retraite des derniers survivants de la division
d'élite à travers la Roumanie et les Carpathes jusqu'en Pologne. Dans l'hiver
1944-1945, Sajer et ses camarades sont lancés dans les combats désespérés que
les Allemands livrent en Prusse-Orientale pour interdire l'entrée du Vaterland
aux Russes. C'est encore Memel, où l'horreur atteint à son comble, et Dantzig,
au milieu de l'exode des populations allemandes de l'Est. Enfin, malade,
épuisé. Sajer sera fait prisonnier par les Anglais dans le Hanovre...
Si ce récit de la guerre en Russie ne ressemble à aucun autre, s'il surpasse
en vérité, en horreur et en grandeur tout ce qui a été écrit, ce n'est pas
seulement parce que l'auteur a réellement vécu tout ce qu'il rapporte, ce
n'est pas seulement parce que, sous sa plume, les mots froid, faim, fièvre,
sang et peur prennent l'accent et la force terrible de la réalité, c'est aussi
parce que Sajer sait voir et faire voir dans le détail avec une puissance de
trait vraiment extraordinaire. Alors, le lecteur ne peut douter que tout ce
qui est rapporté là est vrai, vrai au détail près ; il sait de science
certaine qu'il n'y a pas là de "littérature", pas de morceaux de bravoure -
mais que c'était ainsi : ainsi dans le courage et ainsi dans la peur, ainsi
dans la misère et ainsi dans l'horreur.
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