Cancer du sein et de l’ovaire, Une histoire de famille ?
EAN13
9782804707385
Éditeur
Mardaga
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Cancer du sein et de l’ovaire

Une histoire de famille ?

Mardaga

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Imaginez que l'on puisse un jour détecter le risque de cancer du sein ou de
l'ovaire dans vos gênes...

Malgré les avancées de la recherche et de la prise en charge, le cancer
continue à représenter une menace, voire une fatalité. Pour certaines familles
dans lesquelles les femmes sont atteintes du cancer du sein ou de l’ovaire sur
plusieurs générations, il finit par générer une angoisse difficilement
supportable. Et si l’on pouvait détecter le risque de cancer dans nos gênes ?
C’est précisément l’objectif du test BRCA qui a récemment été mis au devant de
la scène. Ce livre vous emmène sur le cheminement des patients curieux de
connaître leur statut génétique afin d’anticiper le risque de cancer. Il
décrit les consultations d’oncogénétique afin de les rendre moins dramatiques
et angoissantes, mais il interroge aussi et surtout les multiples dimensions
psychologiques et éthiques qui entrent en jeu dans l’analyse génétique. Les
patients, porteurs ou non de la mutation, sont mis à rude épreuve et le
lecteur comprendra, à travers les situations décrites, quel impact une telle
analyse peut avoir sur la vie du patient.

Ce livre interroge, au moyen d'exemples concrets, les dimensions
psychologiques et éthiques de l'analyse génétique.

EXTRAIT

Une autre distinction existe entre penser et savoir que l’on a un risque. Les
consultantes issues de familles aux nombreux cancers du sein et des ovaires
expliquent que le fait d’apprendre qu’elles ont une mutation BRCA ne changera
rien à leur vie, dans la mesure où la notion de risque familial de cancer est
intégrée de fait : les cancers sont tellement présents, parfois sur des
générations et chez plusieurs personnes d’une même génération, qu’il faut bien
se rendre à l’évidence que le risque de cancer existe. Mais tant que l’analyse
génétique n’est pas réalisée, tant que le résultat n’est pas connu, ce risque
concerne indifféremment toutes les femmes de la famille. Une fois le résultat
rendu, certaines apprennent qu’elles ont effectivement le risque, d’autres
qu’elles y ont échappé. Et c’est ce qui fait toute la différence : la présence
ou l’absence de la mutation qui donne le risque de cancer modifie la position
identitaire de la personne. Ce n’est pas la même chose de considérer que l’on
a un risque de cancer parce que dans la famille les cancers sont nombreux, ou
de savoir de façon formelle que l’on a ce risque. Certaines femmes se montrent
d’ailleurs très déstabilisées en apprenant qu’elles ont la mutation, alors que
tout – les cancers qu’elles avaient eus, dans un contexte familial évocateur –
laissait penser qu’elles avaient cette mutation. Ce qui ne devait être qu’une
confirmation devient une révélation à laquelle elles ne s’attendaient pas : on
peut vouloir savoir, mais ne pas pouvoir entendre. Nous voyons là le fossé
entre le raisonnement rationnel, basé sur la preuve scientifique, et les
arrangements fantasmatiques dont la génétique est familière.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Hélène Chaumet est psychologue clinicienne aux Hospices Civils de Lyon, et a
15 ans de pratique à son actif. Une grande partie de son temps est consacrée
aux prises en charge psychothérapiques au long cours. Au fil de son parcours
professionnel, elle a participé à diverses formations, élaborations entre
collègues et groupes de travail, notamment au sein de l’Association des
Psychologues Cliniciens en Milieu Médical.
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